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Paris-Roubaix : un rêve de jeunesse au Pays du doute.



Naître à Roubaix, être élevé à Tourcoing, étudier à Lille, vivre dans ce "triangle d'or" jusqu'à la quarantaine, en dépit d'une escapade de 3 ans au sommet du mont Cassel et, qui plus est, avec 50% de sang belge, version flamande, qui coule dans les veines obligent à s'intéresser "aux choses" du cyclisme sur route.

En tant que "frontalier", j'ai été bercé puis formé par les commentaires de la RTBF et, surtout, de l'unique et regretté Théo Mathy.

Même si toutes "les courses à vélo", comme "on" disait dans ma belgitude locale, m'intéressaient, c'est le monde des courses d'un jour, les classiques, qui entretenait davantage ma passion et, bien sûr, la plus belle d'entre elles, la Reine des Classiques, Paris-Roubaix.


Aussi loin que remontent mes souvenirs crédibles, c'est la victoire d'Eddy Merckx en 1968, je venais d'avoir 11 ans, qui commence le déroulé infernal.

Depuis, je n'ai manqué aucune édition : je les ai tous vus et admirés dans l'effort sur ce parcours dantesque, les De Vlaeminck, Godefroot, Moser, Hinault, Kuiper, Kelly, Madiot, Duclos, Tchmil, Museeuw, Boonen...etc...etc...

48 ans de Paris-Roubaix entretiennent la confusion générale dans la succession des courses mais les images sont imprimées à jamais : que ce soit au vélodrome, au carrefour de l'Arbre, dans la tranchée d'Arenberg, dans le fauteuil familial, après ou avant la course, dans le froid sec, la boue, sous le soleil, c'est "ma journée" et j'y pense immédiatement dès qu'une édition vient de se terminer.


Malheureusement, l'innocence du regard initial a été régulièrement bafouée par les affres du dopage qui ont secoué le monde du cyclisme avec en point d'orgue le tournant des années 1980-1990 et la morgue de Lance Armstrong détruisant à jamais mon rêve de jeunesse.

Et pourtant, chaque année, au moment de la "Pascale", je "débranche" mon cerveau ; je retourne en enfance et je suis alternativement leader, équipier, directeur sportif, commentateur : je hurle, j'insulte, je "beugle", je crève, je tombe, je tire des "bouts droits" au service de tous les coureurs belges, quels qu'ils soient, passant d'une équipe à l'autre sans difficulté aucune pour faire triompher "mon" champion, oubliant durant une seule journée tout ce que j'ai malheureusement appris du Pays du cyclisme.


En ce dernier dimanche doux et ensoleillé, la course fut fantastique, débridée et incertaine jusqu'au bout mais à l'arrivée, c'est Mathew Hayman qui m'a sorti de ma journée en enfance : 37 ans, seulement 5 victoires depuis 2000 et ses débuts chez les professionnels dont strictement aucun podium dans les classiques flandriennes et, qui plus est, victime, il y a 5 semaines, d'une fracture du radius droit lors du Nieuwsblad.

Mon rêve est bien fini mais, peut-être, à l'année prochaine grâce à Arnaud Demare, jeune coureur de talent, récent vainqueur de Milan-San Rémo qui, après une violente chute, la semaine précédente, au Tour des Flandres, sans aucune fracture heureusement, a estimé qu'il ne pouvait pas prendre le départ d'une telle course parce qu'il n'avait juste pas roulé de la semaine.


Merci à lui pour ma journée particulière de l'année 2017.





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