Le tennis français : "balles neuves, s'il vous plait !"
Les valeurs olympiques sont un peu comme le monstre du Loch Ness : beaucoup d'histoires romanesques et peu de réalités visibles ; sauf, bien sûr, dans les propos réguliers de toute la caste qui gagne très bien son pain quotidien grâce à ces romances et en fait ainsi son miel éternel.
Il n'en demeure pas moins vrai que, dans ce contexte, le tennis français, qui aura réussi une année 2016 assez remarquable (et elle n'est pas finie !), a su vraiment mettre en exergue ces fameuses "valeurs" au Brésil.
Ainsi, pour de sombres histoires vestimentaires (décidément, c'était l'été de tous les dangers pour les différentes parures corporelles !), Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, têtes de série numéro 2 en double, s'étaient laissées à des déclarations peu "olympiques" sur Twitter à l'encontre de leur (très ?) chère fédération, après avoir été balayées par la paire japonaise (6-0, 0-6, 6-4). Même si qualifier la FFT "d'incompétente" n'est pas forcément une totale erreur de jugement, la trêve olympique imposait la traditionnelle langue de bois.
Dans la foulée, l'inénarrable Benoît Paire a eu, quant à lui, le mérite de dire que la vie en communauté, même olympique, le "gonflait" et qu'il préférait de loin la vie nocturne brésilienne ; pourtant, au regard du nombre de préservatifs distribués durant la quinzaine, le quotidien au village olympique ne ressemblait guère à une vie monastique repliée, dans les limites, bien sûr, de mes informations sur la vie des moines.
Exclu de l'équipe de France, la veille de son match du deuxième tour (perdu) contre Fabio Fognini, il a même eu le culot d'affirmer qu'il en avait : "Paire dessus la tête et qu'il était bien content de rentrer chez lui !"
Bref, toute cette (très ?) "petite" troupe avait : " bafoué l'institution fédérale et abîmé l'image du tennis ", selon le communiqué officiel ; il fallait quand même oser cette répartie au regard du visage qu'offre cette fédération depuis plusieurs mois.
Entre les querelles, dignes des cours d'école primaire, des futurs prétendants au trône suprême, et les fourberies de Jean Gachassin, plus habile, à une autre époque, dans son rôle de n°10 du quinze de France qu'aujourd'hui dans celui de négociant en places VIP pour Roland-Garros, c'est vrai que nous baignons dans le monde du sacerdoce pour la noble et belle cause du sport.
Mais, après tout, s'il n'y avait que la fédération française de tennis pour offrir ce spectacle tragi-comique, nous pourrions nous en offusquer mais c'est devenu tellement banal aujourd'hui, dans ce petit monde du sport fédéral français, qu'il faut sans doute mieux en rire.
D'autant plus et, c'est là le clou du spectacle gratuit, que chez ces gens là, "on" ne rigole pas avec les "valeurs" olympiques : le Peuple en colère réclame des sanctions, il y aura donc des sanctions, même à la veille de l'US Open.
Alors maintenant, accrochez-vous bien car, en la matière, "on" ne plaisante plus ; c'est ainsi qu'à titre conservatoire et, en attendant la réunion du comité directeur, rassemblé en session extraordinaire le 24 septembre, les 2 françaises en question n'auront plus accès à la logistique fédérale : finis l'accès au centre national d'entrainement, aux services médicaux et aux défraiements ; comme elles payent déjà leurs entraineurs respectifs et qu'elles ne comptaient vraiment pas faire des allers-retours depuis Flushing Meadows, c'est effectivement un véritable drame qui se joue pour ces deux jeunes filles.
Qui plus est, d'ici la finale de la Fed Cup, en novembre 2016, la Nation est au repos et, le moment venu, il faudra encore convaincre Amélie Mauresmo de se priver de ces deux joueuses.
Nous sommes ainsi passés en quelques jours des valeurs olympiques de l'ami Pierrot écorchées par le sport business à l'Ecole de la République, livrée corps et âmes au gauchisme pédagogique ultra tolérant avec les adolescents(tes).
Quand au beau jeune homme, qui a strictement hérité de la même sanction, il risque de reprendre rapidement la délicieuse expression de Jacques Chirac : " Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre ." ; il n'est, en effet, absolument pas concerné par la demi-finale de Coupe Davis mi -septembre en Croatie, dans l'esprit de Yannick Noah, paye son coach privé, Thierry Champion, et, compte, lui aussi, se soigner sur place aux Etats-Unis, sauf à être pris de démence subite.
Quand je vous disais que les valeurs olympiques étaient introuvables mais très bien gardées !!!