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Dopage olympique : le Père Noël est russe



Depuis vendredi 9 décembre 2016, toutes les presses sportives et généralistes nationales et internationales rivalisent de qualificatifs pour présenter les révélations contenues dans le deuxième volet du rapport Mac-Laren*.

Et pourtant, quoi de bien croustillant à se mettre sous la dent dans ce document, exceptée l'étendue des "nouveaux" dégâts (1000 nouveaux athlètes concernés dans une trentaine de sports) ?

Nous sommes, bien sûr, en présence d'un énième cas de dopage structurel, illustré cette fois pour la période 2011-2015, qui associe conjointement les athlètes, le ministère des sports, l'agence russe anti-dopage, le laboratoire anti-dopage de Moscou, et les services secrets ; la seule "bonne blague" réside dans le fait que le rapport Mac-Laren n'a pas de preuve formelle de l'implication de l'ami Vladimir Poutine..."mort de rire !"


Mais le plus drôle de l'histoire, au-delà de la présentation des techniques de camouflage utilisées (ouvertures des flacons, ajouts de produits....etc), ce sont les réactions immédiates des acteurs institutionnels olympiques. C'est ainsi que Monsieur Thomas Bach (président en exercice du CIO) prend un visage très grave, pour : " condamner une attaque fondamentale contre l'intégrité du sport " : mais y-a-t-il encore quelqu'un dans la salle pour le ramener à la réalité historique de son "mouvement" ?

A l'approche de la soixantaine (février 2017), je garde un souvenir très ému de mes premières années étudiantes à l'U.E.R.EPS de Lille (1976-1980) mais, en dépit d'un contexte politique français où le Parti communiste jouait un rôle essentiel et allait accéder au pouvoir dans le cadre de l'union de la gauche (1981), nous étions néanmoins déjà plus que sensibilisés, par des voies pourtant purement locales, au fait que le dopage structurel était la règle en Union soviétique et dans tous les pays satellites.

Non, la RDA n'était pas ce paradis de l'épanouissement terrestre par l'école et le sport "propre" et oui Cuba, n'en déplaise à la "Ségolenitude", chargeait déjà copieusement en sel la soupe populaire donnée aux athlètes !


Hypocrisie insupportable de l'époque mais il était encore légitimement possible d'accepter des circonstances atténuantes aux spectateurs d'un monde où le Mur de Berlin n'était pas tombé.

Mais en 2016, à l'heure du village planétaire, des communications internet, des multiples travaux universitaires, des témoignages accablants des victimes, des procès déjà archivés et des faits objectifs régulièrement développés dans les média, ce n'est plus de la complaisance que nous pouvons avoir envers tous ces tartuffes de l'olympisme et du sport "propre" qui continuent pourtant à essayer de vendre ce breuvage frelaté.


Aujourd'hui, le dopage est toujours une affaire d'état et pas seulement en Russie, coupable réel idéal dans un contexte géopolitique international particulièrement tendu : mais pensez-vous donc que la Chine, les Etats-Unis, l'Australie....soient les nouveaux paradis du "sport propre" ?

Et dans les nations où les caisses sont désespérément vides en raison de déficits budgétaires abyssaux, ce sont des initiatives privées qui ont pris la succession par le bais de micro-cellules d'entrainement médicalisé parfaitement bien sponsorisées eu égard à la rentabilité du business sportif.


Les protocoles de dopage structurel sont inextricablement liés au sport et possèdent au moins deux olympiades d'avance sur les contrôles les plus pointus ; c'est un combat stérile pour essayer de maintenir une illusion au service d'une oligarchie olympique. Car le problème n'est pas le spectacle sportif en soi ni la manière de le produire et de le regarder : qui se pose la question de savoir si Keith Richards consomme de la Badoit avant d'entrer sur scène avec ses compères des Stones ? Le malaise réside dans ce désir de vouloir attribuer au sport des mérites qui ne lui reviennent pas et de lui associer une mythologie éducative non dénuée d'intérêts mercantiles.








* Un premier volet du rapport, commandé par l' A.M.A., avait déjà été publié le 18 juillet 2016 et entrainé, de ce fait, l'absence d'une centaine d'athlètes russes aux festivités olympiques brésiliennes.

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