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Florentino Pérez à Nasser Al-Khelaïfi : "Y'a pas que le pognon dans la vie !"


Même si nous avons malheureusement perdu un peu de nos émotions innocentes de l'adolescence* en matière de football, la finale de la Ligue des champions offre chaque année, à pareille époque, un spectacle difficile à occulter. L'indice de spectacularité varie d'une année à l'autre, les souvenirs mêlent de l'émotionnel et du rationnel mais cette manifestation oppose très souvent ce qui se fait de mieux en la matière sur la planète football. La rencontre de Cardiff (samedi 3 juin 2017) nous a offert une opposition de qualité et a confirmé que le Réal est un club cyclopéen dans la durée sur ce genre de compétition (12 trophées depuis la création de cette épreuve en 1955.)


Alors, quoique nous pensions de cette orgie financière planétaire qu'est devenu le football, au Royaume de l'argent roi assumé et de la concurrence entre portefeuilles accomplis, il convient de s'attarder sur ce qui fait la spécificité de cette réussite madrilène.

A un moment où des nouveaux riches, comme le Qatar FC domicilié à Paris, veulent s'offrir une danseuse à grands coups de grisou, l'énumération, sans aucune hiérarchie, de quelques principes de bases, sans lesquels rien n'est possible dans la durée au Royaume du ballon d'Or, apparait comme nécessaire :


-Un entraineur au vécu d'athlète de très haut-niveau dans le domaine qui ne s'est pas contenté de son nom pour s'asseoir sur un banc de touche et distiller des consignes technico-tactiques à une très onéreuse galerie de portraits mégalomanes mais qui a d'abord eu l'humilité de retourner sur ceux de l'Université pour appréhender le management des hommes et des structures.


-Un entraineur, toujours lui, qui connait "son" football par coeur mais qui a passé, un à un, tous les diplômes en la matière avant d'apprendre son nouveau métier avec l'équipe B (Real Madrid Castilla), puis en tant qu'adjoint d'un maitre en la matière, l'italien Carlo Ancelotti.


-Une absence de révolution tactique motivée par un ego borné et/ou surdimensionné mais une simple recherche d'excellence dans un secteur clef de ce jeu du XXI°, à savoir la fulgurance des transformations des mouvements collectifs défensifs (sans ballon) en mouvements collectifs offensifs (avec ballon).


-Un staff qui associe professionnalisme et relations amicales dans la durée.


-Des salariés professionnels de très haut niveau, payés "rubis sur l'ongle" parce que sur ce "juteux" marché, c'est la Règle pour les obtenir, au même titre que des très hauts cadres dirigeants d'entreprise du CAC 40 mais, à qui, le Club inculque très rapidement les devoirs sans limite qu'impose ce statut très privilégié : hygiène alimentaire, suivi médical quotidien, acharnement permanent aux entrainements et lors des rencontres.


-Un public de connaisseurs plus que de supporters qui a vu tellement d'artistes de ce jeu dans la durée sur l'herbe verte qu'il reconnait immédiatement le talent ou l'imposture mais qui connait également le compte en banque pour imposer le respect du Jeu et du "client-spectateur", quel que soit le statut et/ou la notoriété : deux mauvais matchs de suite et ce "très cher" Christiano est conspué ; un début de saison un peu terne et Zizou est ou sera interpellé.


-Un désir et une obligation sans fin de titres honorifiques : une année juste réussie sans aucune farandole organisée est une année avec au moins un titre de champion d'Espagne et/ou une coupe d'Europe ; moins devient un cataclysme relayé par une presse multiple et peu complaisante.


-Une maitrise permanente de la Parole des salariés sur et en dehors du lieu de travail où le moindre dérapage conflictuel des cerveaux reptiliens sollicités par ce jeu ne quitte jamais les entrailles du vestiaire ; la Hiérarchie liée au talent, à l'efficience et à l'ancienneté veille toujours au grain.


-Une jeunesse réserviste formatée dans les entrailles du club qui "bave d'impatience", comme toute jeunesse d'ailleurs, pour montrer ce qu'elle sait faire mais accepte les parcelles de temps de jeu offertes sans rechigner ni libérer ses légitimes déceptions dans les jupes de maman, de l'agent et/ou de la presse.


-Un Culte et un Respect des anciens qui ont marqué l'Histoire de l'Institution depuis sa création.


-La présence sur le terrain d'un et/ou deux joueurs emblématiques du Club, au caractère bien trempé, prêts à toutes les sauvageries pour pousser les limites du règlement dans ses ultimes retranchements et à laisser quelques morceaux de chair sur le champ de bataille sans perdre à aucun moment le contrôle de ses émotions.


Ce business là peut déplaire et choquer mais personne n'est obligé de le regarder ; en revanche, que les nouveaux Princes du gaz réfléchissent car, finalement, rien de ce qui est vraiment essentiel à la Victoire ne peut s’acheter dans ce Royaume là !



* Depuis le 4-1 (AP) de Manchester-United contre Benfica-Lisbonne à Wembley en 1968, j'ai vu toutes les finales sans aucune exception.









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