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"À la recherche du temps perdu" : le COVID19 torpille aussi l'éducation physique et sportive !



"Ma" tribu des enseignants d'EP(S) est en émoi face à une éventuelle perte d'Identité dans les mois, voire les années à venir, et les pétitions "politico-syndicales", non dénuées de motivations strictement militantes et corporatistes, se succèdent à intervalles très réguliers sur les réseaux dits sociaux, suite à la publication de la circulaire ministérielle du 4 mai 2020, relative à la réouverture des écoles et établissements et aux conditions de poursuite des apprentissages.


La création d'un dispositif - Sport – Santé – Culture – Civisme (2S2C) - pour accompagner la sortie progressive du confinement dans les Écoles (primaires) autour d'objectifs transversaux (Éducation au civisme et à la santé, remise en forme, enrichissement de la motricité....etc...) et permettre aussi, bien évidemment, aux autres professeurs des Écoles (instituteurs) de travailler dans les moins mauvaises conditions au regard du contexte de distanciation sociale et de gestes barrières, fait immédiatement hérisser le poil aux diplômés de l'éducation physique et sportive française ; d'autant plus, que le Ministère a lancé un appel d'offres auprès des Fédérations sportives pour trouver des éducateurs sportifs immédiatement prêts à l'emploi.


Certes, il est toujours très judicieux de lire le court terme dans le cadre d'une dynamique et, dans la cas présent, de craindre, une fois le virus apaisé, un éventuel retour de ce vieux désir ministériel qui consiste à vouloir aussi "externaliser", pour des raisons économiques bien sûr, tout ce qui n'est pas "fondamental" dans le secondaire (Collège-Lycée).


Comme je crains manifestement que peu d'enseignants d'éducation physique et sportive diplômés auraient accepté de jouer les bouche-trous dans le cadre de ce dispositif, je serais très reconnaissant aux acteurs et aux réseaux politico-syndicaux influents de la discipline de profiter de leur absence physique et, sans doute, "intellectuelle", des lieux de scolarité actuellement ouverts pour analyser le Réel et ne pas se cacher derrière un aveuglement idéologique, parfois un peu nombriliste et trop souvent prétentieux.


À force de se complaire dans des voies sans issue depuis tant d'années, il est un peu tard pour geindre et hurler à l'éventuel crime de lèse-majesté à venir. Quoique portée par un légitime et respectable souci de s'imposer dans les cursus scolaires secondaires, l'éducation physique et sportive n'a pas, en revanche, su modifier son objet pour mieux participer aux problématiques de démocratisation de l'École.

Depuis trente ans, elle cherche davantage à se justifier qu'à se rendre indispensable et elle s'est parée, parfois jusqu'à l'absurde, des caractéristiques d'un enseignement secondaire traditionnel.

Son souci de conformité l'a emporté sur la valorisation des atouts qu'elle possède intrinsèquement pour intégrer dans l'École française, imprégnée d'intellectualisme, quelques dimensions éducatives.

Son isomorphisme absolu l'a rendue stupide mais surtout invisible dès que des besoins sociaux manifestes réclament des activités physiques et sportives pour atteindre des objectifs de bien-être, de lien social, de morale et/ou de civisme : surtout ne pas déranger les professionnels des apprentissages moteurs hiérarchisant des compétences en milieu scolaire pendant les travaux dont on ne connait ni trop le Sens et encore moins la durée. Défendre avec simple bon sens, mesure, humilité, empathie, sens de "l'Inutilité assumée" et, bien sûr, rigueur professionnelle, les simples jeux du patrimoine d'hier et d'aujourd'hui pour juste mettre les Corps en mouvement dans les très maigres espaces de temps offerts aurait été préférable à cette abjecte prétention ostentatoire d'une folie didactique qui, derrière les mots absurdes et abscons des concours de recrutement et des dispositifs de formation, relayés, bien évidemment, par l'abyssal cortège des Ayatollahs planqués dans les différentes strates du Ministère, des lieux de formation et des laboratoires STAPS, masquait le vide sidéral du quotidien concret des cours de récréation, des gymnases poussiéreux, des piscines vérolées et des pâtures indigentes. Avoir choisi exclusivement au milieu des années 60, la voie du sport progressivement travesti, parce que sans la moindre issue au regard des nouveaux publics scolarisés et insuffisante pour justifier une simple présence scolaire, par le burlesque carnaval didactique entourant de prétentieux apprentissages "moteurs" introuvables au regard des répartitions horaires hebdomadaires et annuelles obligeait à être dramatiquement inaudible pour les décideurs économiques, les collègues, les chefs d'établissement, les familles et "à être en slip" à un moment donné de l'Histoire....Le COVID19 peut mettre toute la tribu "à poil"...C'est un retour à l'Hébertisme non souhaité....Mais c'est quand même bien fait !

Le changement...C'est maintenant ? Peut-être ! ...Même si je crains que les propriétaires des niches très bien abritées de la République ne se regroupent que pour juste défendre un médiocre statu-quo frelaté et être, malheureusement, régulièrement à la marge des besoins de la Société avant, sans doute, de devoir mettre la clef sous le paillasson de gré ou de force !




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