Maman, Maman, j'ai un nouveau copain : ...Lance Armstrong !!!
A la mi-février, la saison cycliste professionnelle gagne progressivement en intensité sur le "Vieux Continent". Même si nous avons perdu l'innocence de notre très lointaine adolescence, où le Roi Eddy dominait le monde et offrait à la Belgique des titres de gloire jamais encore égalés, nous continuons à observer les premiers résultats mais avec une empathie très limitée, voire un dégout profond face aux malhonnêtetés récurrentes dans le genre.....même si Pénélope nous offre un dérivatif croustillant !
Le dopage à échelle industrielle qui se met en place au tout début des années 90 pour transformer toutes les biologies individuelles, associé aux fraudes technologiques sur les vélos ont achevé une véritable passion née à la fin des années 60 dans les allées du vélodrome de Roubaix lors de l'arrivée de la Reine absolue des "classiques", Paris-Roubaix (voir le post n°11 du 14 avril 2016 : "Paris-Roubaix - un rêve de jeunesse au Pays du doute").
Dans ces alternances d'éclaircies et de nuages qui caractérisent la période, voici que ce "pauvre" Lance Armstrong réapparait sur le devant de la scène cycliste ; non pas qu'il souhaite prouver à la terre entière qu'à "charges égales", il grimpe plus vite, à pied et/ou en vélo, le Ventoux que le nouvel homme bionique, le dénommé Chris Froome mais, tout simplement, parce que l'Etat fédéral américain lui réclame la très modique somme de 100 millions de dollars (94 millions d'euros) pour détournement d'argent public suite à l'existence démontrée d'un système de dopage collectif au sein de l'US. Postal.
Mais, ce n'est pas tout : voici maintenant que des suspicions de dopage mécanique, jamais encore abordées, flottent sur une marmite pourtant déjà bien bouillante.
Dans ce contexte, je dis immédiatement stop, la "chaudière" est déjà bien pleine ! Non pas que j'ai éprouvé la moindre empathie à son encontre au cours de toute sa carrière, et mes contemporains pourraient le confirmer facilement, mais parce que je n'oublie vraiment pas qu'au faîte de sa gloire, les vrais passionnés et connaisseurs de cyclisme, les amateurs besogneux des courses de quartiers et de villages, les quelques excessivement rares journalistes et/ou experts scientifiques qui osaient ne pas croire à la transformation d'un ancien "rouleur-sprinteur", ressuscité d'un cancer, en un grimpeur ailé qui ridiculisait ses adversaires sur les routes de montagne françaises, étaient régulièrement ostracisés et mis au ban avec mépris de l'hypocrite microcosme.
Je me rappelle très bien de tous ces journalistes des différentes presses, dont je tairais pudiquement les noms pour éviter les procès en diffamation mais que tout le monde identifiera facilement, servant la soupe avec condescendance au business Livestrong !
Alors de grâce, messieurs les censeurs de pacotille, toujours prompts à donner des leçons de Morale quand l'Histoire est bien finie.
Vous, les éternels résistants de salon qui savaient parfaitement que vous auriez été à Londres en 1940, laissez donc cet homme payer cette ultime dette à la société américaine et vivre ces jours tranquillement avec sa famille car, selon l'expression consacrée, "on ne frappe pas un homme à terre".
En revanche, intéressez-vous bien davantage à la réalité de l'empire SKI d'aujourd'hui et à son "phénomène" cycliste Chris Froome ; n'oubliez jamais quand vous l'observez : pas de palmarès chez les "amateurs" (au moins, Lance Armstrong avait été champion du monde professionnel sous des trombes d'eau à Oslo avant sa transformation), aucun passé remarquable et remarqué dans les grands Tours, ni dans les courses d'un jour et/ou à étapes de dimension nationale et internationale et, du jour au lendemain, une domination ex-nihilo et sans partage de 3 semaines par an !
Armstrong-Froome à vingt d'ans d'écart c'est du "copié-collé" : même domination outrancière du coureur et de son équipe, la morgue d'Armstrong en moins, mêmes arguments sur les pseudos nouvelles méthodes d'entrainement et les sacrifices incommensurables du leader dans les hauts plateaux des Canaries, mêmes extravagances des cadences de pédalage en haute montagne sans la moindre asphyxie et détail sublime, une roue lenticulaire à l'arrière pour un chrono en montagne !
SKY, c'est l'US Postal en version industrielle ; alors, messieurs, laissez mon "ami" Lance se reposer, lui qui a déjà avoué que "sa vie n'avait été qu'un vaste mensonge" et osez vous attaquer aux lobbys anglais au sein de l'UCI* pour éviter d'accepter la domination de Chris Froome comme une nouvelle évidence d'un talent planétaire fait de travail et d'abnégation sur le Tour de France.
Au bal des hypocrites, c'est aujourd'hui qu'il faut parler pas dans vingt ans !
* "Ils (UCI) mettent leur matière grise dans le marketing, le développement dans les pays du Moyen-Orient, peu importe s'il n'y a pas de public. Cookson l'a dit : "Allons chercher l'argent là où il est." Les moteurs ? Je préfère croire que cela ne les intéresse pas. Avec les Anglo-Saxons, tout est permis. En vérité, ils sont incultes. Et le problème est idéologique. Qu'est-ce-qu'on veut faire du cyclisme ? Un jour que je parlais de la pureté d'Anquetil, Cookson m'a dit : "Mais les gens n'en ont rien à faire de ça.", Jean Wauthier (universitaire bruxellois, expert en ergonomie, ancien conseiller à l'UCI entre 1993 et 2013), L'Equipe, vendredi 17 février 2017.