Nouvelle-Zélande 11 - 12 Afrique du Sud : dérisoires humeurs rugbystiques matinales.

À tous ceux qui dénoncent un complot pour avoir fait gagner l'Afrique du Sud lors de cette Coupe du Monde 2023 disputée en France, je pose juste deux banales questions complémentaires : ...De la part de qui et, surtout, l'essentiel, à mes yeux, quel est le vrai but de guerre ??...Éclairez moi, s'il-vous-plaît !

Personnellement, et en toute subjectivité, parfaitement assumée, j'ai vu une "bonne vieille finale" très ennuyeuse de Top14 ou de l'ex-championnat de France de première division où "l'Enjeu tue le Jeu" et le spectacle, selon l'expression consacrée.

Et, dans ce contexte d'épicerie, fine, quand même, et parfaitement prévisible pour les plus Anciens, je constate :

- Une transformation d'essai et une pénalité ratées, auxquelles il faut ajouter 6 points de pénalités galvaudés en tapant en touche (+11 points potentiels) pour les "Blacks".

- Une extraordinaire défense collective de tous les instants des "Boks", animée par une troisième ligne de très haut-niveau (Avec un Du Toit, vous êtes quasiment indestructible pour la guerre sur l'herbe verte)

- Un mental d'acier et de vieux roublards expérimentés (trois fins de rencontres à élimination directe à gérer avec un point d'avance,... Respect, messieurs !)

- Une condition physique irréprochable et un banc de mammouths bodybuildés qui offrent une deuxième lame de fond pour détruire les dernières volontés adverses.

- Un talent d'épicier averti qui compte ses points "comme ses sous" et n'insulte pas le Jeu en prenant TOUS les points, quand ils se présentent.

- Une révision permanente du théorème de base que mes maîtres, P. Conquet et J. Devaluez**, m'ont appris : "...Le rugby est un sport de combat ; le combat des Hommes est premier et le ballon n'est que prétexte au combat des Hommes...".

Chacun combattant, c'est moi qui parle, avec ses armes.

Maintenant, si vous me dites que l'ennui est réel avec ce jeu excessivement minimaliste, les Anglais, c'est pire, je suis parfaitement d'accord.

Je préfère, et de très loin, les "Blacks" de Dan Carter mais cette génération là était proche du divin et, forcément, rare dans le temps.

Par ailleurs, il existe normalement une télécommande pour changer de Planète et, surtout, "que diable", que les adversaires trouvent des failles et des solutions ; c'est, d'ailleurs, le but premier de ces parties d'échecs que sont les Jeux sportifs collectifs.

À ce propos, quand "les manchots" de Monsieur Didier Deschamps gagnent des titres, dans l'autre jeu de balle, sans briller, le moins du Monde, dans le Jeu, avec une organisation défensive de très haut-niveau et un joueur hors-normes, TOUS les "cocoricos" sont de sortie.

"Seule la victoire est belle", claironnaient ils et, nous les amoureux du JEU, passions pour des "pisse-froids" en préférant perdre avec du spectacle.

Certes, aujourd'hui, il n'y a sans doute que du côté de Johannesburg, Pretoria ou du Cap que la fête est belle mais la faute à qui ??....

Aux arbitres ?? Pourquoi pas !...Alors, j'en reviens à ma première question...Quel est le but de guerre ? Personnellement, je ne vois pas mais je ne suis pas Docteur en stratégies politiques internationales : Mandela n'est plus de ce Monde, Paix à son Âme, l'Apartheid est un dramatique objet d'Histoire et le rugby ne peut strictement rien faire pour éradiquer la violence endémique qui fait de l'Afrique du Sud une sinistre tête gondole planétaire avec la Colombie.

Au dopage ?? Sans doute, mais croire que seule l'Afrique du Sud "améliore l'ordinaire" pour transformer de brillants joueurs PROFESSIONNELS en surhommes des arènes est une naïveté qui m'a quitté, il y a bien longtemps.

Au carton jaune devenu rouge dans un cas et pas dans l'autre ?? Certes, 15/14 n'est vraiment pas la même Histoire, même si le Coq agressé n'avait pas trouvé la solution contre ces mêmes guerriers de l'Hémisphère Sud.

Mais si, après 10' d'observations, entouré de tous les moyens technologiques dignes de la NASA, un groupe d'hommes a vu une différence entre ces deux gestes prohibés, je me sens bien incapable de les contester et je n'ai pas accès aux comptes en banques pour mesurer le coût d'une "mandale" jaune ou rouge.

Au moins, nous avons la preuve que la vidéo ne sert strictement à rien, ralentit le Jeu et ne remplacera jamais le bon vieil arbitrage "à l'ancienne" où ce genre de différents se réglait entre amis sur le terrain au sein des regroupements.

Quant à l'illusion d'un rugby français "d'Amour et d'eau fraiche", revoir les images du test de 1986 à Nantes contre les "Blacks" permet de s'enthousiasmer, bien sûr, pour les talents passés, le type de Jeu proposé à l'époque mais, surtout, de mettre fin au mythe des "méchants sud africains" contre le reste du Monde !

** Pierre Conquet et Jean Devaluez, Les fondamentaux du rugby, Paris, Vigot, 1978.