Euro 2016 - Paris 2024 : le mensonge comme mode de gouvernance.
Même s'il en a l'habitude, Monsieur Thomas Bach, président en exercice du CIO, s'est laissé griser, au cours de ce premier week-end d'octobre 2016, par les fastes de la Monarchie républicaine.
Visite des ateliers du forum des athlètes à l'INSEP, promenade parisienne sur un vélo, coup d'envoi d'un match de football symbolique entre des réfugiés et des champions français et, bien sûr, petits fours, déjeuners et diners avec le Monarque, la cour et la duchesse de Paris.
Il est évident que cette promenade automnale du patron du CIO devait permettre à toute la classe politico-sportive française de mettre de l'huile dans les rouages de la candidature parisienne à un peu moins d'un an de la désignation de la ville hôte des JO 2024 (le 13 septembre 2017).
D'autant plus, qu'après le retrait de Rome (bienheureuses finances romaines), seul Los Angeles peut encore priver Paris et la France de leur caprice élitiste et démagogique.
En revanche, au moment de supporter les éternels et lancinants arguments pour vendre la candidature parisienne, il sera important de bien conserver à l'esprit celui relatif à l'exploitation ultérieure des installations pharaoniques construites et/ou rénovées que ne manqueront pas, bien sûr, d'amplifier les multinationales chargées du bétonnage.
En effet, nous avions déjà largement entendu et supporté cet argumentaire au moment de la vente au bas Peuple français de l'organisation de l'Euro de football 2016.
Construire et rénover des grands et beaux stades, organiser l'Euro en France et tout le monde allait revenir en masse voir la L1.
Force est simplement de constater que cela part très mal : l'affluence moyenne sur les sept premières journées a diminué de 9% par rapport à la saison passée ; dans certains stades neufs et rénovés, censés être des moteurs de croissance, la baisse est même supérieure.
Selon un rapport confidentiel commandé par la Ligue au cabinet G2 Stratégic et remis à tous les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, les dirigeants auraient vu trop grand. Selon ce rapport, l’effet nouveauté se dissiperait au bout de seulement une année et l’augmentation du chiffre d’affaires ne dépasserait pas 10 à 15%. Avec un taux de remplissage de 70%, la L1 était déjà en sur-offre de places et ces nouveaux stades sont donc surdimensionnés.
Le mensonge politico-sportif est certes un art déplaisant d'accéder au pouvoir et ensuite de gouverner depuis des décennies mais les bourses sont vides, Mesdames et Messieurs de la Cour et, un jour, vous devrez, peut-être, rendre des comptes.
- La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf -
Une Grenouille vit un Boeuf Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf, Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille, Pour égaler l'animal en grosseur, Disant : "Regardez bien, ma soeur ; Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ? - Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. - M'y voilà ? - Vous n'en approchez point.". La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages.
Jean de la Fontaine