FIFA-QATAR : un Mondial spiritueux ou spirituel ?

L'obtention de l'organisation de la Coupe du Monde de football en 2022 par le Qatar ne restera sans doute pas dans les annales de la limpidité démocratique.

Mais gardons-nous bien de jouer les vierges effarouchées car nous serions bien incapables aujourd'hui de citer une ville et/ou un pays qui ont obtenu l'organisation d'un événement sportif international sans magouille ni compromission et uniquement à l'aune de la qualité du dossier de candidature.

En revanche, ce sont davantage les conséquences de cette attribution qui commencent à titiller sérieusement le tout nouveau président de la FIFA, successeur de l'ami Blatter, le facétieux Jean L'Enfant.

En effet, ce n'est pas tout de garnir les comptes en Suisse de "l'Etat-Nation" qu'est la FIFA, il faut gérer le service après-vente et, sur ce registre, la victoire n'est pas encore au bout du chemin.

En premier lieu, nous n'osons malheureusement déjà plus compter les nombreux décès, sur les chantiers des stades, d'ouvriers exploités par une législation du travail proche de l'esclavagisme.

Nous ne savons pas, non plus, comment va s'opérer l'indemnisation des entreprises de football-business que sont les clubs internationaux pour modifier leurs calendriers habituels de compétition afin d'éviter à ces garnements en culotte courte de devoir jouer en juillet par 45° sans ombre.

Mais ce n'est pas tout : le championnat du monde de cyclisme sur route qui vient de se dérouler au Qatar n'a pas réussi à déplacer des hordes de flamands, de néerlandais, d'italiens et/ou d'espagnols pour égayer, entre autres, ce sinistre et monotone parcours dans le désert. Il va donc falloir embaucher de nombreux figurants (tes ??) pour animer les gradins locaux d'autant plus qu'il est malheureusement à craindre que la gent féminine locale hypocritement enfermée, spiritualité oblige, ne sera sans doute pas remplacée par les superbes plastiques qui habituellement accompagnent les sélections et que des réalisateurs subtils nous offrent à admirer quand les rencontres soulèvent l'ennui ! Nous garderons éternellement un souvenir très ému de la sélection jamaïcaine.

Le flou le plus complet entoure également les habituelles magouilles du tirage au sort de l'épreuve qui doit, comme toujours, permettre au pays organisateur de sortir des poules du premier tour pour atteindre au minimum les 1/8 et/ou 1/4 de finale, business local oblige : vaste chantier aussi que celui-là, quand on sait que le Qatar est, à ce jour, à place 91 au classement FIFA ; sauf à considérer que dans les mois qui viennent des ex-stars mondiales du ballon rond un peu vieillissantes obtiennent "un pont d'or" pour être naturalisées et éviter ainsi le désastre complet et/ou une trop grande visibilité internationale de la médiocrité de la poule du premier tour.

Mais la "cerise sur le gâteau" vient de tomber et ce n'est pas la moindre des "ambiguïtés" : le dénommé Hassan al-Thawadi, secrétaire général du comité d'organisation vient récemment de déclarer dans un entretien au quotidien Al-Sharq qu' : "il n'y aura pas de consommation d'alcool dans les rues, les parcs et les espaces publics, c'est définitif (...) Nous sommes contre le vente d'alcool dans les stades et leurs alentours."

La difficulté première sera d'expliquer à ce charmant monsieur que l'un des principaux sponsors de la FIFA est le brasseur américain Budweiser.

Pour le reste, indépendamment du vainqueur final du tournoi qui ne devrait quand même pas être le Qatar, quoique nous ne soyons à l'abri de rien chez ces gens-là, nos questions essentielles face à la pénurie d'alcool dans le monde du football demeurent pour l'instant :

- Les Irlandais chanteront-ils toujours aussi bien ?

- Les Russes et les Anglais seront-ils plus adroits dans le lancer de fauteuils et de tables ?

- Quel sera le nom de code du Spa 5 étoiles dans lequel les joueurs néerlandais pourront s'encanailler entre deux rencontres ?

- Où seront cachés les fûts pour permettre aux journalistes de survivre dans ces chaleurs ?

That's all folks !