Du 5 janvier au 17 janvier 2020 : le Dakar de la honte en Arabie Saoudite !
Du 5 au 17 janvier 2020, la 42ème édition du "Dakar", créé par Thierry Sabine, arrive pour la première fois au Moyen-Orient : 351 véhicules et 557 participants vont donc s'encanailler sur un parcours long de 7800 km (5000 de spéciales) qui explorera la diversité des territoires du plus vaste pays de la péninsule arabique : l'Arabie Saoudite.
Bien plus, la course sera couverte par 1900 journalistes et diffusée dans 190 pays via 70 chaînes de télévision. D'après les spécialistes et le directeur de l'épreuve, David Castera, il s'agira d'un parcours complet qui alliera performances et navigations à travers canyons, dunes et oueds.
Bigre, vous en salivez déjà de ce rallye-raid organisé par ASO.....Et bien, NON, mille fois NON !
Certes, il y a déjà belle lurette que la morale a disparu du paysage du sport-business international, si tant est qu'elle y ait déjà tenu une audience mais, quand même, jusqu'où faudra-t-il descendre ?
Beau joueur, je ne m'appesantirais même pas sur l'aspect écologique de cette traversée du désert, même si je reçois quotidiennement des leçons de morale et, bien sûr, des taxes pour me faire absoudre le délit de sale gueule que représente mon empreinte carbone personnelle.
Le Dakar pollue et il ne fait définitivement pas figure de modèle en la matière mais s'il n'existait déjà plus que ce débat verdoyant, nous serions presque conquis ; d'autant plus que, depuis 2010, le Dakar investit dans des projets pour la préservation des espaces, notamment en Amérique latine par le bais du projet REDD de Madre de Dios Amazon. La véritable honte, et le mot est faible, de cette opération commerciale festive est d'avoir lâchement oublié, sur l'autel des pétrodollars, la réalité de cette théocratie sanguinaire avec laquelle, il est vrai, la France commerce allègrement !
Sérieusement écornée sur la scène internationale pour des manquements en matière de Droits de l'Homme, l'affaire Khashoggi, la question du droit des femmes, le financement du terrorisme, ou encore l'implication du pays dans la guerre au Yémen, l'Arabie Saoudite cherche à soigner son image.
Mais le choix, fait par ASO, du royaume saoudien comme pays hôte de la compétition est une véritable offense à toutes les victimes directes ou indirectes de cette théocratie moyenâgeuse.
Il est manifeste que l'Arabie Saoudite s'est engagée dans une ambitieuse mission, celle d'intégrer le sport comme composante essentielle de la société pour masquer le Réel mais, en matière de sports, les produits masquants ne servent qu'à endiguer l'expression de la Vérité.
ASO offre ainsi à l'Arabie Saoudite l'opportunité de démontrer qu'il s'ouvre sur le monde, à l'instar de ses voisins le Qatar ou les Émirats arabes unis.
L'Histoire se souviendra, et nous essayons d'y contribuer, de cette génuflexion mercantile, humiliante, nauséabonde et empreinte de bons sentiments mielleux et irresponsables.
Qu'en penserait, d'ailleurs, Monsieur Daniel Balavoine ?....Quant à Pierre Desproges, il est à malheureusement à craindre que sa carrière aurait été moins brillante sous les diktats de la charia....