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France-Argentine : le génie de Kylian M’Bappé n’a pas pu empêcher la vengeance du JEU !






Maintenant que les lampions et les drapeaux tricolores sont rangés dans les greniers jusqu'aux prochaines festivités, il va sans doute être possible d'exprimer des opinions moins dithyrambiques suite à la défaite des salariés français du football-business international lors du dernier festival inter-Nations organisé par la FIFA au Qatar.

Dans cet intervalle de temps inhabituel et improbable entre automne et hiver, exceptées des louanges, tout propos un tant soit peu critique était passible d'une déchéance de la nationalité.


J'espère qu'à l’approche de la nouvelle année, où une partie de la tradition consiste à oublier le passé pour repartir sur de bonnes bases, il sera dorénavant possible d’être juste satisfait de cette victoire finale argentine sans être définitivement radié des listes électorales ! Rassurez-vous, ma « semi-belgitude biologique » me laisse des ouvertures du côté des Flandres où « Nous » avons toujours été battus, ces derniers temps, par des « équipes moins fortes que Nous », d’après nos calamiteux garnements en culotte courte de sa Majesté Philippe, Roi des Belges !


En effet, je sais « c’est très mal », n'ayant jamais ressenti la moindre ferveur nationaliste ou « clubiste » à l'égard d'une équipe de football-business, j'ai vécu, depuis plus d'une cinquante d'années, le plaisir de ce spectacle original comme un véritable apatride, exclusivement « secoué » par de pures émotions forgées au gré des confrontations entre les « entreprises-clubs » et/ou les « équipes nationales », indépendamment des lieux, des victoires ou des défaites, dans le canapé ou dans les gradins : Saint-Etienne, Lens, Bastia, Marseille, Anderlecht, Kiev, Liverpool, Amsterdam, Leeds, Madrid, Milan, Belgique, Pays-Bas, Italie, France, Argentine, Brésil, Croatie, Angleterre...etc...etc...etc...la liste est considérable.

Que de beaux voyages intérieurs aux émotions à jamais gravées dans la mémoire ! À l’approche des soixante-six ans et au regard des premiers souvenirs encore bien ancrés qui remontent aux années 1966-67, je ne regrette pas un seul instant ce périple un peu long sans aucun papier d’identité ni carte de « supporters ».

Et même si avec le temps, j’ai besoin des revues spécialisées et d’internet pour remettre de la chronologie dans l’espace-temps, quel bonheur d’avoir pu perdre ou parfois gagner dans la pure joie du Jeu durant 90’, voire plus.


Dans ce contexte, j'ai traversé la campagne du Qatar avec un certain désappointement au regard, à mes yeux, du peu de rencontres vraiment palpitantes exposées, même si nous sommes tous bien conscients que l’essence même des compétitions entre les Nations ne permet pas la même virtuosité que les rencontres entre les « entreprises-clubs ».

Quant à la conception du Jeu prônée par Monsieur Didier Deschamps pour essayer d’obtenir le Graal, elle ne correspond en rien à ma sensibilité personnelle, voire, je pense, elle contribuerait à vider les stades des « entreprises-clubs », si elle devenait la ligne éditoriale hebdomadaire un peu partout sur le village planétaire.


Après des victoires laborieuses, voire « injustes » contre l’Angleterre et, dans une certaine mesure, le Maroc, la finale de ce dimanche soir qui, par sa dramaturgie et son scénario, a été vraiment passionnante, a enfin pu à la fois consacrer la victoire de l’équipe qui produit le Jeu et aussi sanctionner l’équipe qui refuse ou subit le Jeu.

Pendant quasiment 80’, c’est une virtuosité « technico-tactique » collective argentine, trempée d’une motivation quasiment mystique qui a ébranlé les certitudes françaises et il a fallu l’abnégation, la force de caractère et le talent d’un joueur hors-norme, Monsieur Kylian M’Bappé , pour maintenir encore à flots un navire éperonné de toutes parts et sans aucun gouvernail.

C’eût été, une fois de plus, un désenchantement que le résultat ne soit pas en harmonie avec la production collective offensive de Jeu dans un spectacle qui est, d’abord et avant tout, un plaisir des yeux.


Que, depuis sa prise de fonction, Monsieur Didier Deschamps, et c’est tout à son honneur, ait pu recréer pour l’image de la Nation une équipe de football où sont assumés :

-L'autorité verticale d'un Chef.

-La mise sous tutelle des égos au service de l'intérêt du groupe.

-La transcendance des individus et le dépassement de fonction permanent au service exclusif du collectif.

-Le renoncement à la moindre prérogative liée au passé mais uniquement obtenue par le réel, l'ici et le maintenant.

-La mise en valeur de ceux qui ne sont pas spontanément sous la lumière des projecteurs mais condamnés à rester assis sur un banc dans l'ombre.

-La capacité à être opérationnel dans l'instant sans humeur, ni émotion.

-La nécessité de conserver intra-muros ce qui est du domaine de l'intérêt du collectif....

Est une réussite sans la moindre discussion.


C’est, d’ailleurs, la clef de toutes les réussites footballistiques ; puisse, d’ailleurs, une certaine classe politique française, toutes sensibilités idéologiques confondues, bien évidemment, là n’est pas la question, qui tente toujours de s'accaparer les fruits des joutes de la balle ronde, retenir la clef des succès dans ce qui est, sans doute, l'un des business les plus rudes et inhumains de ce XXI°, tant au niveau des Nations que des « entreprises-clubs ».


Mais, concevoir exclusivement le jeu de football comme l’envie de détruire l’Autre pour le contrer et, par le résultat positif très souvent obtenu, dédaigner, voire mépriser ceux qui souhaitent voir et apprécier une virtuosité offensive collective, n’est pas une promotion d’un sport qui, de par ses excès multiples, a besoin de faire vivre d’autres émotions que le banal résultat et les statistiques des encyclopédies.

Qui vibre encore, pour ne prendre qu’un funeste exemple, en se remémorant le jeu victorieux des Grecs lors de l’Euro 2004 ?


Certes, ce jeu planétaire n’appartient à personne et le spectacle produit, quelles que soient la Nation et/ou l’« entreprise-club » peut être considéré comme agréable ou pas, en fonction des sensibilités émotionnelles personnelles mais, dans ces conditions, je le crie haut et fort, permettez-moi d’avoir été très heureux que cette Argentine-là puisse soulever le trophée majeur.















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